Allez, je reprends ici mon CR dans TCAR.
Or donc, pour l'édition 2022 ne nous restent que des souvenirs, des joies et quelques regrets, comme toujours.
Au nombre des joies, évidemment les rencontres et retrouvailles, principal intérêt de ces jeux qui ne sont pas olympiques. Alors merci à Gaby, Big, Yaya, Rémi et quelques autres qui me pardonneront de ne pas les citer, d'être venus rendre cette édition à moi humainement précieuse.
Et comment ne pas parler de notre principale cantine, l'escale village (côté restaurant), dont les menus et la carte sont absolument somptueux (je vous conseille la tarte fine aux escargots et la souris d'agneau !) ?
Concernant le déroulé des événements, je suis d'abord heureux d'avoir été directement qualifié dans les sept disciplines auxquelles j'avais concouru aux régionaux. Et puis je félicite mon cher vieux Zafira d'avoir accepté de faire ce voyage sans souci, malgré le peu d'intérêt et d'entretien que je lui prodigue au long de l'année. Ah, s'il marchait à l'eau...
Les dates de ces championnats étant connues et la qualification à une discipline au moins ne faisant guère de doute, nous étions six de mon club à avoir réservé plus ou moins à l'avance au Fasthotel voisin, modeste mais peu couteux et vraiment facile d'accès. Cela permettait des covoiturages pour les repas du soir, les malles bien remplies et la dispersion des stands nécessitant en revanche de prendre toutes les voitures pour rejoindre le CNTS.
Bien que je possède et utilise un K31 dioptré, j'ai fait l'impasse sur l'ISR, mon niveau en arme longue ne justifiant pas de faire dépenser une inscription à mon club.
C'est donc par la VR (831 ex VM) que je commençai ces jeux du stand, avec mon Smith Model 10-8 à 150€. Durant la préparation, je découvrais un "incident" inédit pour moi, qui ne tire au revolver que depuis le début de l'année. Sur une série de tirs à sec en double action, je n'appuyai pas jusqu'à la fin de l'une d'entre elle, me retrouvant avec la sensation bizarre d'une absence de percussion alors que le barillet avait tourné d'un sixième de tour. Je me promettais de faire attention et bien entendu, après un bon 20' à 96pts, je merdai de la même manière pendant le premier 10', à la seconde cartouche. Je lâchai alors les trois suivantes comme un paquet de cacahouètes aux singes, avec l'espoir de revenir à la cartouche non percutée avant la rotation des cibles... mais hélas c'était trop tard et je n'avais finalement que 4 vilains impacts. La série suivante, j'étais complétement défait et je terminai avec un 73pts en 9 impacts. Ce qui faisait un 169pts tout pourri et une 117ème place sur 277 (je comptais sur 180pts voire 190pts, pour être dans les 15 premiers, c'est à dire sur la première page du classement imprimé) et vendangeait les chances de l'équipe qui fini 16ème là où nous pouvions jouer un podium. Mon cher vice-président a eu la gentillesse de se louper aussi, ce qui dilue un peu mes remords.
Dans la foulée, je filai au 200m pour le 811, où je ne comptais faire que de la figuration et où je tins ce modeste objectif. Avec 163pts, 41ème sur 85 tireurs, je ne faisais pas honneur au K31 ni même aux balles PPU, mais je me faisais vachement plaisir à tirer dans ce magnifique stand. Ça me donnerait presque envie de devenir carabinier ! Et effectivement, l'édition des feuilles de résultats fut un plus appréciable. Je profitai ensuite de l'après-midi libre pour faire contrôler le reste de mes armes.
Au second jour, j'ouvrais le bal du 821 à 9:30. Bon, l'AP74 ne me faisait pas de cagade avant la dernière série, où un étui restait coincé, l'incident m'étant refusé parce que j'avais essayé de le résoudre avant que l'arbitre ne le constate (c'est normal d'être aussi rigoureux en ISSF, mais en TAR je trouve ça excessif, d'autant que j'apprendrai par la suite que d'autres ont bénéficié de plus de largesse). Vu que je n'étais pas dans l'équipe et que je savais d'avance que j'allais faire de la bouse (pas loin du dernier et 200pts), je n'ai protesté que pour la forme.
Les choses sérieuses et pour lesquelles j'avais vraiment fait le voyage arrivaient enfin. Avec presque une heure de retard, je tirai le 830 un peu avant midi. Je loupai malheureusement ma deuxième série de précision avec un petit 83pts qui suivait un 89 déjà à peine satisfaisant. Et en loupant deux gongs dans la première série 10', pour un total de 18, je perdais mes chances d'aller en finale. Le ticket d'entrée était en effet à 19 gongs, à l'exception notable de Stephane Larsonneur qui n'en totalisait que 17 mais faisait deux superbes séries de précision à 94 et 96 (sur les 14 séries de précision des 7 autres finalistes, il n'y a eu que deux séries à plus de 90 points, ce qui prouve qu'au 830 il faut avant tout être un tireur rapide à deux mains, quitte à être moyen en précision à bras franc, ce qui explique les performances de certains tireurs venus de l'IPSC !).
Donc pour ce 830, avec 352pts je suis cette fois 15ème et sur la première page du classement ! deux places devant et à un point au dessus, se trouve mon camarade Patrice Baronnet et une place derrière et cette fois un point en dessous, mon vice-président Daniel Rivière. Une erreur lors de la composition de l'équipe nous prive de la médaille d'argent par équipe, puisqu'à nous trois nous cumulons 1056pt. Vénère je suis, même si au niveau individuel et avec un revolver, je n'ai pas à rougir !
L'après-midi, je retournai au 200m, mais cette fois après avoir démonté le dioptre du K31 pour le 810. De nouveau j'y allai pour un plaisir qui était au rendez-vous, malgré ma conscience d'être très en dessous du niveau d'un bon carabinier. Avec 70 et 71, j'étais mauvais et 143ème sur 188 tireurs et je faisais comme en 811 un point de plus en vitesse qu'en précision, ce qui prouve bien que je n'ai absolument pas de technique. Ah, si mon club pouvait faire une école de tir pour les tireurs adultes...
Le samedi ressemblait beaucoup au vendredi, avec un 832 en fin de matinée. Avec cette fois la version anglaise en 38SW du M&P, je ne m'en tirai pas trop mal à la précision, malgré une contre-visée au dessus du visuel et à droite. Mes 84 et 83 auraient été suffisants pour un podium, mais après 4 puis 5 gongs en 20", je me loupai un peu sur le premier 10", avec trois gongs dont un à la limite du hors-temps. C'est peut-être ce gong limite ou la peur de gagner, mais je n'étais tout à coup plus là et n'en touchai pas un dans la dernière série, bloquant mon compteur à 12 et me reléguant à la 33ème place. Avec 17 gongs, comme aux régionaux, j'aurais piqué la troisième marche à Antoine Bigache sur ce podium finalement réservé ici aussi à des forts en gongs (les trois premières places reviennent aux trois seuls à avoir fait 19 gongs), mais avec des si...
Après un rapide sandwich, je filai au stand 50m, cette fois pour le 823 avec ma BSA12 "composite" (une 12/15 à boitier arrondi de 12, que je remonte avec les bois et un levier d'une autre 12, simplement parce qu'elle à un tunnel PH plus récent que mes autres 12). J'étais entre deux dames, ce qui m'interdisait de péter et roter et d'une manière générale me conduisait naturellement à rester sérieux. J'étais assez chanceux sur 7 mouches, que je complétai malheureusement par deux 9,9 et un 9,8. Les beaux 9 n'existent pas et je finissais donc la précision à 97. Au debout, tout stress envolé, je tirai sans pression, si ce n'est le chrono que je trouvais bien pressé, pour finir avec un 89pts déjà bien payé vu mon absence totale d'entrainement.
J'ai été pas mal étonné qu'au CNTS et contrairement à ce qu'on a chez nous aux Gigis, les gars des cibles SIUS ne soient pas capables de passer en mode compétition TAR, avec l'écran qui affiche simplement le nombre de coups tirés pendant la série sans le score ni l'emplacement. Il est extrêmement archaïque et désagréable de devoir casser sa position entre essais et précision, pour mettre un papier devant l'écran. Et que dire du refus de nous imprimer nos feuilles en fin de match, sinon que c'est du foutage de gueule ? Evidemment, on peut faire une photo entre les deux séries si on le sait (ce qui n'était pas mon cas), mais c'est contraire au règlement.
Et puis et puis... de retour au stand 10m où était l'affichage, ce fut la surprise, la cerise sur les gateux. Nous étions in extremis sauvés d'un retour brecouille, avec l'argent par équipe en 832 malgré ma contre-performance et celle de Daniel (il avait lui aussi coincé à 12), Patoche prenant par ailleurs l'argent en individuel.
Et parce qu'il fallait bien qu'un truc merde à la toute fin, ce fut d'abord un arbitre qui m'engueulait pour un article que je n'avais pas écrit. Il fallut alors clarifier les choses et me laver de cette opprobre en renvoyant lâchement mais honnêtement la patate chaude vers notre ami amateur de voiture en plastique.
Puis et ce fut de loin le pire moment de ce séjour, nous atterrîmes dans une guinguette, sur une presqu'île du bourg, où un intermitteux brayant faux nous fit regretter d'avoir laissé nos armes à l'hôtel et de ne pouvoir mettre fin aux souffrances de nos oreilles et de notre bon goût.