Tupolef a écrit:Bonjour,
Je peux voir que dans la liste des calibres autorisés en arme de poing au TAR, il y’a des calibres disons plutôt modestes en terme d’énergie cinétique.
Je prends l’exemple du 8mm Gasser, mon rechargement propulse une ogive de 115 grains à 240 m/s, ce qui fait un peu moins de 215 joules. N’ayant pas de gongs réglementaires, je me demande si cette énergie est suffisante pour les faire tomber (peut être en visant le haut du gong).
Avez vous un retour d’expérience de tir sur gong avec ce type de calibre?
Au plaisir de vous lire.
Pour ce qui concerne l'aptitude à basculer un gong, il faut regarder la quantité de mouvement, et non pas l'énergie cinétique. En silhouette métallique, c'est ce qui est employé pour vérifier l'aptitude d'une munition à basculer le mouflon de tôle à 200 mètres, et pesant jusqu'à 21 kg.
Pour obtenir la quantité de mouvement, multiplier la vitesse (en m/s) par le poids (en kilogramme). L'unité est le kilogramme par mètres/seconde, ou
kg.m/s en abrégé. Aux Etats-Unis, cette unité est appellé
Power Factor, et sert à définir les calibres en Mineur ou Majeur, selon leur niveau, en IPSC.
Donc pour une balle de 115 grain, soit 7.5 gramme, lancée à 240 m/s, on obtient 0.0075 x 240 = 1.8 kg.m/s. Ce niveau de quantité de mouvement est très modeste, et comparable à ce que donne une 7.65mm Browning ou une 9mm Court. Pour être à l'abris d'une incertitude de basculement, il est plutôt conseillé d'avoir une quantité de mouvement minimale de 2.5 kg.m/s.
Mais ce niveau de puissance est hors d'atteinte de pas mal de calibres anciens "modestes", comme le 7.65mm Browning, le 8mm-1892 ou votre 8mm Gasser. C'est ce que l'on obtient avec une munition classique de .38 Special (158 grain à 250 m/s = 2.55 kg.m/s) ou de 9mm Para (124 grain à 330 m/s = 2.6 kg.m/s).
Un calibre comme le .45 ACP avec sa balle de 230 grain à 250 m/s est à l'abri de ce genre de considération, avec sa quantité de mouvement de 3.7 kg.m/s
"Peut-on rire de tout? Oui.
Peut-on rire avec tout le monde? C'est moins sûr..."
- Pierre DESPROGES (1939-1988)