par ericbui » 31 Jan 2020 23:47
Bonjour à tous,
Un petit retex sur mon expérience du TAR.
Après dix ans de pratique de cette "nouvelle" discipline pour moi qui suis un vieux tireur des disciplines UIT 10-25-50.
Pour moi le TAR c'est la possibilité de tirer sans trop se prendre la tête avec des armes précises mais basiques, avec des gens sympa qui ont une connaissance des armes étendue, et un réel goût pour la science du rechargement.
Lorsqu'un règlement interdit les ogives H.P, (dommage j'en ai 4 ou 5000) pour les ré-autoriser quelques semaines plus tard, (après hurlements des tireurs qui ont passé des jours à fignoler leur recette magique), ça fait chier.
Lorsqu'un arbitre décide unilatéralement aux régionaux de refuser les shadow SP01 avec leurs plaquettes d'origine, mais en leur laissant tirer Hors Match par pure bonté, conduisant des tireurs à rentrer chez eux sans tirer, et d'autres à inonder la Fédé de mails incendiaires qui finira par déjuger ce prêtre moderne du saint règlement TAR, ça fait chier.
Ce même arbitre qui en voyant mon P210-2 d'origine avec détente à 1.6 Kg, m'annonçait déjà qu'il n'allait pas passer comme les autres .... (extralucide ??)
Cette année et pour la première fois j'ai pu aller aux France à Vitrolles, ayant déménagé dans le Sud, et n'ayant pas besoin d'hypothéquer les vacances en famille, pour un championnat, et le gain potentiel d'une médaille en chocolat.
Pistolet / Révolver : Tir pourri en précision : 84, je m'étais mis la pression, mais les 20 gongs m'aident à sortir avec un score correct.
Bilan au tableau d'affichage 82 points. (Au bout de 35 ans de matchs je commence à savoir compter), je vais à la tente des arbitres où je suis reçu avec un peu de réticence mais un arbitre sympa et d'un âge certain contrôle mon carton et la fiche de tir où le total était erroné. C'est rectifié et je suis 3ème pour la finale, je me replonge dans le saint règlement pour ne pas être surpris par les commandements et le déroulement des passes de finale.
Le reste de la journée passé à tuer le temps, permet de discuter avec les copains et quelques inconnus, avec qui il est toujours intéressant de partager notre passion.
18H - 18H30, les huit finalistes sont en place, l'ambiance est sympa les spectateurs sont nombreux, et la Fédé annonce un changement de déroulement de la Finale avec un shoot off, les 4 premiers à dégommer les 5 gongs sont qualifiés pour les tours suivants.... Je passe pas loin mais fini d'entrée 6ème après une finale beaucoup plus courte que prévue, et déçu de ces changements de dernière minute qui m'ont déstabilisé, mais c'est valable pour tout le monde.
Vitesse Militaire / Réglementaire, on ne sais plus : Première passe à 96 en 20s, deuxième à 98 en 10°s, 194, je suis très heureux, j'en voulais et ça va être dur à battre... Entre mon tir de 9H00 du matin et la fin des passes en fin d'après midi, il reste un peu de suspens... Après une bonne bière méritée pour le score et par la température de plus de 40°C, un petit tour au tableau d'affichage me donne 193 .. avec un dix cordon en moins, en 10s. Etant en bout de travée j'avais pris des photos des deux cartons, et j'étais sur de mon coup. Nouveau tour dans la tente des arbitres pour leur demander de vérifier une nouvelle fois le deuxième carton. Réponse négative après quelques minutes... Je ne fais pas de réclamation officielle, pas envie .. en plus je suis même pas sûr qu'ils aient vu que je tirais du 9 H.P et pas du 7.65 dans mon SIG, au final je finis premier après une nouvelle journée à attendre la remise des médailles et je repars content, mais avec un petit sentiment de déception pour ce point dérisoire refusé, qui pour celui qui l'a tiré est essentiel.
En 2020, je ne sais pas si j'irais rejouer avec les autres à cette fête du tir que doivent être les CDF, c'est plus loin, et d'ici là la bible aura peut-être été réécrite trois fois, mettant le doute aux gens pour qui le TAR était une opportunité exceptionnelle de sortir de leurs stands.
Vous savez ces tireurs "de loisir", avec leurs pétoires parfois hors d'âge qui pouvaient ainsi se mesurer entre eux, chacun à son niveau, au moins aux départementaux et régionaux, en dehors des trois tirs réglementaires qui suffisent à justifier d'une détention, ou des entraînements hebdomadaires entre copains. Après tout, ne sommes nous pas tous des tireurs de loisir, nous dépensons un paquet d'argent pour ces licences..., armes, munitions, matériels, déplacements... pour un gain limité à une rondelle de métal, et une dose de fierté non monnayable? En TAR passés les France pas de championnats d'Europe, J.O..., pas de primes, nous ne sommes pas footballeurs, golfeurs, tennismans. Juste masochistes ou passionnés ???
Nous sommes bien en France, vous connaissez ce pays où personne n'est content, et où quand quelque chose fonctionne bien et progresse, on s'amuse à tout foutre en l'air en perdant de vue l'objectif de départ.
Merci d'avance à ceux qui auront pris la peine de lire ce pamphlet jusqu'au bout, et aux membres décideurs de la Fédé qui pourront faire le nécessaire pour sauvegarder notre sport magnifique quelque soit la discipline pratiquée.
Si vis pacem, 9mm para bellum