BEG92 a écrit:Une bonne arme qui donne de bons résultat est le fruit ou plutôt la conjonction d'un ternaire magique qui réunit harmonieusement les paramètres suivants :
- une arme bien fabriquée
- une cartouche de bonne qualité
- un bon tireur
Bref, j'enfonce une porte ouverte, mais dès que l'un des trois paramètres est défaillant, les résultats en cibles ne sont pas au RDV.
Sur appui un P210 fait des trèfles à 25m, après c'est la munition et celui qui tient le pistolet qui reste le maillon faible (sauf lot de munitions foireux… ).
Possédant un 210-2 et un 210-6, paradoxalement c'est avec le 210-2 qui a un départ plus dur que j'obtiens les meilleurs cartons.
Le maillon faible reste neuf fois sur dix le tireur.
Salut,
C'est un avis personnel, mais je pense que tu accordes trop d'importance à l'arme et aux munitions.
Depuis bientôt 20 ans que j'ai repris le tir, j'ai certes connu des armes imprécises (ou d'une précision très relative), mais elles se comptent sur les doigts d'une main. Et le plus souvent, on sent les jeux de fonctionnement à la première prise en main. Je peux citer un Colt Mustang en .380, un Astra Constable en 7,65 Browning, l'Astra Cub en 6,35mm ou, pour attenter à l'honneur de la squadra azzura, l'(in)évitable Beretta 92 (un seul inexplicablement précis sur 6 essayés). Et le SIG P220 du club, complètement rincé, mais dans ce cas je ne saurais incriminer l'arme puisque j'en ai essayé 5 ou 6 autres en bon état et que tous faisaient le job.
Bref, sorti de ces erreurs de parcours, toutes les armes de poing permettent de grouper 10 coups dans le visuel d'une C50 à 25 mètres. Avec "un peu" d'entraînement, on y arrive même avec des trucs aussi improbables que des revolvers à canons de 2" en .38Spl, un Astra 7000 ou un FN Baby (les bons jours...).
Côté munitions, j'achète en gros et en vrac, du "dégriffé" de janvier, souvent des Geco, entre 10'000 et 15'000 cartouches par année pour la seule 9mm para. Je ne recharge pas encore. En .22LR, la plupart des PA en bon métal acceptent de la CCI Minimag (un à deux cartons de 5000 par année), sinon la Eley Universal convient bien aux revolvers ou aux armes qui aiment des cartouches de moyenne puissance. Il n'y a que mon Hämmerli 280 qui a droit à des RWS Pistol Match, et encore, pas tous les jours.
Mon job de moniteur, c'est de prendre un flingue normal, des cartouches standard, et de faire bosser le ou la newbie jusqu'à ce qu'il ou elle reste dans le visuel. Y compris des débutants qui tirent depuis 20 ans. J'ai appris à tirer à un policier à la retraite (40 ans de service!), officier de tir de ma région, qui était incapable de planter le minimum requis au tir en campagne avec son P220 (en bon état...) de service. Je l'ai "remis dans les points" en 20 minutes de leçon particulière. Il ne cessait de répéter: "mais pourquoi personne ne m'a jamais expliqué ça?"
Un ami français d'un forum voisin est venu en Suisse il y a quelques mois, chercher du matos et on en a profité pour faire 2 séances au stand de presque 2 heures chacune, le vendredi et le samedi après-midis. Le tireur moyen, 19 ans de club chez vous, jamais eu un instructeur, et donc une prise en main "instinctive mais perfectible". On a repris tous les fondamentaux. Il a essayé tout ce qu'il y avait dans ma valise, et j'avais même pris du rab'. Le HDH à 50 mètres, c'est quelque chose. Et quand ensuite on profite d'être à cette distance pour balancer 10 cartouches avec l'Astra 7000, il se produit forcément un déclic.
Le bilan de son passage en Suisse:
- son historique Colt 1911 qui avait des dérangements 2 à 3 fois sur 5 cartouches quel que soit le rechargement, le poids de balle ou le sertissage cycle désormais sans coup férir avec n'importe quelle cartouche. C'était simplement sa prise en main.
- toutes ses armes dont un "P38 arrosoir" qui peinait à rester en cible et ce fameux 1911 justement tiennent désormais le visuel de la C50 à 25 mètres 8 fois sur 10 en moyenne, et les 2 erreurs sont annoncées à 90% dans le bon secteur. Il y a encore un peu de travail, mais ça va rentrer.
- effet Astra 7000 oblige: une arme a forcément un potentiel de précision, donc il cesse de se prendre la tête avec des théories sur le rechargement. Il va au stand, et il s'applique.
- même à l'arme longue, il a changé son approche, cessé de gaspiller les 2 ou 3 balles sur 10 qui ne voulaient pas partir, et là aussi ses scores ont doublé.
- et surtout, il a retrouvé un plaisir monstrueux à tirer...
Il m'est arrivé de donner des initiations avec le Weihrauch HW40 quand la personne avait trop peur du bruit, de remplacer le SP20 du club par un PPK en .22LR pour une sexagénaire avec de toutes petites mains ou de faire du tir à sec directement avec le P210, avant de faire tirer les premières cartouches en 9mm.
Un P210 offre l'avantage que tu sais que la bestiole est plus précise que toi. Elle offre un certain confort intellectuel, puisque ça élimine d'emblée la plupart des interrogations. Je ne parlerai pas des 2% des tireurs qui ne se font pas à son ergonomie (index trop court), il suffit de mettre dans leurs mains autre chose qui convienne. Pour prendre un autre exemple, un S&W model 41 est une arme génialement précise, mais deux tiers des femmes n'arrivent pas à la soulever et la crosse est 9 fois sur 10 trop grande pour leurs petites mains. Alors on s'adapte.
Amitiés,
A+,
le Jef-oubliez-le-flingue,-les-cartouches,-le-rechargement-et-les-prises-de-tête,-entraînez-vous!