par tromblonier » 03 Jan 2018 12:48
les secrets des armes de precision a canon fin
ca vous fera un peu de lecture et cela me rappelle des vieux sujets aborde ici sur le matos francais mais pas si con que ca voir meme tres en avance sur son temps ( le F1 chargeur 10 coups, poignee pistolet, montage optique genial ne perdant pas les reglages , poid contenu )
Mr Jean FOURNIER
Armurier spécialisé à
HERY SUR ALBY
HAUTE SAVOIE
(Plusieurs fois champion international de tir)
En ce qui concerne le F.R. F1, je peux prétendre en être le promoteur. En 1964, le regretté général Hailleret avait pris la décision de créer dans l’Armée un élément s’occupant du tir de précision en général et du tir de compétition en particulier. Il avait donc demandé à Saint Etienne de créer en partant du MAS 36, un fusil de tireur d’élite qui puisse en temps de paix servir d’arme de compétition et existant en quatre ou cinq exemplaires dans chaque unité.
C’est à cette époque que j’avais été sollicité par les services de la D.T.A.T. et de la MAS pour indiquer les bases et les techniques d’un fusil de compétition sur le thème du fusil standard à 300m, et dérivé du MAS 36 afin d’utiliser l’outillage existant.
En 1952, j’ai participé, comme sélectionné de l’équipe de France , au championnat d’Europe à Winthertur en Suisse.
Je tirai les deux disciplines, Arme libre 300m, trois positions et Arme de guerre 300m,trois positions. Cette dernière discipline était issu des arsenaux c’est-à-dire aucune modification apportée à cette arme en tant que poids, longueur, appareil de pointage, etc.
Le dernier record du Monde avait été fait par le très regretté Lucien Genot de Nancy aux championnats de Lucerne en 1939 avec le Schmidt-Rubin règlementaire pour 530 points à cette discipline.
Or à la reprise des compétitions en 1947, nous avons eu la surprise de voir les Russes porter ce record à 551 points avec le vieux Mosin armé d’une longue baïonnette à la Vauban et tout le monde sans chercher à comprendre, se mit à admirer le folklore et sans chercher à s’expliquer, même dans les milieux techniques, le pourquoi de cette baïonnette créant une prépondérance de volée absolument embarrassante surtout dans la position debout.
De 1947, à 1957, on admettait sans réserve le record sans cesse amélioré et au matin de ce mois de septembre, étant arrivé en retard pour le début de la compétition, j’avais été accueilli par le merveilleux et très sympathique colonel divisionnaire Robert Friesz (général de division chez nous), président au déroulement de ces opérations, lequel s’excusait de me mettre « en mauvaise compagnie » pour le déroulement de cette épreuve, c’est-à-dire dans le même box qu’un Russe, un jeune de dix- huit ans qui naturellement tirait avec l’arme munie de la fameuse baïonnette et dont là, le mystère me fut révélé à mon grand ébahissement.
Cette dernière était fixée au bout du vieux Mosin, non pas par le système d’attache habituel, mais par l’intermédiaire d’un boulon de grosse section, qui traversait la douille de cette dernière et la bridait très énergiquement sur le canon. D’autre part, elle avait été aiguisée et
l’utilisateur trouvant qu’il n’obtenait pas assez vite les résultats désirés avait percé des trous à l’intérieur de l’évidement de la lame, visant à l’obtention de l’harmonique de vibrations désiré
sur le canon.
Par ce truchement (vieux de plus de cent ans) et réalisé à l’époque par les physiciens allemands Crauz et Koch qui l’avaient mis en évidence par un oscillographe à spot lumineux,
repris ensuite par le capitaine P. Quayle de Springfield Armory avec des lampes amplificatrices triodes, ce tireur avait tourné le règlement en modifiant le régime de vibrations
de son fusil, sans modifier le règlementaire de ce dernier (façon de parler).
En effet la question du tir avec la baïonnette n’était pas prévue dans le règlement et il avait
obtenu ainsi l’harmonique voulu, c’est-à-dire la sortie de la balle sur le moment parallèle de la vibration, sur un ventre et non sur un nœud qui est le moment le plus divergent . Effectivement, ce jeune tireur avait réalisé ainsi 550 points, alors qu’avec mon vieux Lebel 1886 règlementaire, je n’avais fait que 510 points en position couchée. Egalement deux fois 98 points contre 90 et 89 c’est-à-dire que son groupement se situait largement à l’intérieur de
80mm à 300m.
j’étais vraiment stupéfait, connaissant depuis toujours cette question des vibrations et l’article très bien fait établi dans l’Américan Rifleman du 1er janvier 1927, pages 17-32.
Evidemment, l’œuf de Christophe Colomb a de tout temps été d’actualité et seulement un manque d’intelligence ou d’à-propos ne permet pas de réaliser les choses nécessaires . Suite à quoi, il m’a été facile pour le F.R. F1 de suggérer certains points de vue pour que ce dernier fonctionne parfaitement bien, car entre-temps, la liberté complète avait été donnée pour cette catégorie, c’est-à-dire qu’elle était devenue celle de l’arme standard : Arme libre ne devant pas dépasser cinq kilos, détente à trois livres anglaises, guidon sous tunnel.
Le F.R. F1 comporte donc un compensateur ou un régulateur de vibrations avec son cache – flamme bidon constituant un poids et qui en se vissant ou se dévissant permet d’obtenir l’harmonique désiré. De plus, il a été adapté de façon assez astucieuse un devant laissant le canon libre (flooting barrel) et à la suite de photos aux rayons X ayant vu au moment du départ qu’il se produisait une flexion assez importante de la boîte de culasse créant un excès
De feuillure, cette dernière a été renforcée dans sa partie supérieure et ne laissant qu’une fenêtre aussi restreinte que possible.
a part cela, le système de détente est resté celui assez rustique du MAS 36. Une crosse à l’origine pas très commode avait été adoptée permettant un tir couché facile mais par contre difficile en position debout. Remarquez qu’à ce moment entre l’arme règlementaire et l’arme standard.
les services techniques de la MAS ont essayé d’obtenir un fusil possédant ces harmoniques et avaient pour cela constitué un oscillographe transistorisé reprenant en plus perfectionné les idées des Américains, mais sans y parvenir .
il n’en demeure pas moins que le réglage du compensateur est délicat car la moindre modification de la charge, du poids de la balle, de l’allumage, entraîne des régimes de vibrations différents...
Ainsi, le F.R. F1 reste l’un des fusils règlementaire le plus précis qui soit, à tel point que dans certaines compétitions militaires, les Américains refusaient de concourir à ses côtés !
Le F.R. F1 est une arme à répétition manuelle, munie d’une culasse mobile à verrou. La boîte de culasse dérive de celle du MAS 36, mais elle est plus robuste et comporte seulement une fenêtre d’éjection à droite. Le verrou, quant à lui est pratiquement le même que celui du fusil 36,
avec un levier d’armement redessiné.
PS post recopie dans le fofo mas
"Si on peut plus péter sous les étoiles sans faire tomber un martien, il va nous en arriver des pleines brouettes!"
-Claude RATINIER-
TROMBLONIER De la MITRAILLE
SNAFU