berdanmaxx a écrit:Le lien suivant (en Allemand) est l'avis donné par Mr Sigg, ancien de chez SIG mettant en relief différentes erreurs de développement et faiblesses du célèbre K31. Il est à l'origine du développement du montage de lunette vissé au point de fixation du dioptre dans les années 80, et développe toujours encore du matériel de tir au sein de son entreprise (lien sur la page).
Il parle notamment aussi (vers le milieu de page) d'un coefficient de sécurité relativement peu élevé du verrouillage (1,1) à 3300 bars.
Je ne veux lancer aucune polémique, mais juste afficher son point de vue qui me semble interessant.
http://www.lutzmoeller.net/Waffen/Technik/K31.php ![Salut :salut:](./images/smilies/smwink.gif)
De façon générale, aucune arme n'est à l'abri d'une surpression massive et/ou d'une rupture d'un composant mettant en cause la sécurité.
Sur ce point, les fusils à action rectilinéaire s'apparentent aux fusils semi-autos pour ce qui est de leur mode de verrouillage reposant sur une pièce de manoeuvre : dans l'exemple commenté sur le "post" du regretté Guisan, est décrite une situation de verrouillage incomplet (voire de non verrouillage) de la culasse pour cause de rupture de l'ergot fixé sur le levier d'armement. En principe, le tireur devrait s'en apercevoir : le manchon rotatif dans lequel est logée la culasse proprement dite, ne serait pas en position avant maximum avec la collerette, fermant ce manchon à l'arrière, venant alors en butée contre la tranche arrière du boîtier de culasse. Le tir serait néanmoins possible parce que la rupture de l'ergot revient à supprimer une sécurité passive prévue lors de la conception de l'arme : si la culasse est incomplètement verrouillée, le percuteur est bloqué par l'ergot en question. Dans ce scénario, la solidité des tenons de verrouillage n'est pas en cause puisque, en cas de non verrouillage... ils ne sont, par définition, pas sollicités. Et il semble logique de penser que, en cas de non-verrouillage, la culasse serait projetée vers l'arrière à la façon de ce qui est survenu sur qques fusils Ross, en d'autres temps.
Dans le "post" de l'expert germanophone évoqué ci-dessus,(ne lisant pas la langue de Goethe je n'ai pas d'avis sur le contenu de sa communication), les tenons implantés à l'avant du manchon sont en cause puisque l'un d'eux apparait fracturé. Il est possible que cela résulte de micro-fissures dues à une fatigue du métal, voire à un tenon supportant seul l'essentiel de la montée en pression (défaut d'usinage, ou matage anormal de l'autre tenon dû à un défaut de traitement thermique).
La photo publiée par "neteraser" fait plutôt penser à une rupture de culot suite à une surpression massive (rechargement hasardeux ?) ayant fait éclater le boîtier de culasse : celle-ci est d'ailleurs restée verrouillée. L'ergot du levier d'armement (visible sur la photo) avait donc permis un verrouillage complet. Dans ce type de surpression (ou de culot défectueux, lâchant même sous une pression normale), les dégâts sont tjrs + spectaculaires avec un boîtier ce type "fermé" tel celui du K-31, qu'avec un boîtier de type "ouvert".
Idem à propos des décanonnages : n'importe quel boîtier de culasse peut céder ou être faussé si le décanonnage est effectué en dépit du bon sens, par ex. en passant une barre de métal dans l'ouverture du magasin afin de dévisser le boîtier : certains se déforment très vite (les Efd, par ex.), d'autres peuvent casser (même des Mauser Mod. 98) selon la nature du traitement thermique, pour ce que j'en ai vu... Pour paraphraser le début de ce texte, aucune arme n'est à l'abri des idiots (trad : "foolproof").
Pour le reste, le coeff. de 1,1 évoqué ci-dessus parait anormalement bas : la pression d'épreuve CIP pour la munition GP-11 de cal. 7,5x55 est de 4750 bars (en lecture piézo) : elle a été définie afin de tenir compte des armes de type Mod.1911, réputées moins résistantes que celles de type K-31 (la question en se pose pas pour les armes Mod. 1889, dont la cart. est + courte : 7,5x53,5). La pression d'épreuve est actuellement fixée à 1,25 fois la pression admissible, qui s'élève ici à 3800 bars (piézo). A noter que les armes suisses ne sont pas éprouvées de façon indépendante de leurs fabricants : non pas parce que la Suisse n'appartient pas à la CIP, mais parce que les arsenaux de tous pays ne faisaient pas "éprouver" leurs productions en dehors des tirs dits "de recette".
Peut-être les 3300 bars évoqués relèvent-ils de tables établies en valeurs crusher ? Mais, à l'époque, le coefficient d'épreuve était fixé à 1,3 fois la pression admissible.
Depuis la vogue du K-31 auprès des tireurs français, les armes rechambrées en .30/284 ont passé sans difficulté les tirs d'épreuve, celle-ci étant établie à la même valeur que pour la GP-11.